lundi 9 mai 2011

The Feelies - Here Before



Que nous dit Nietzsche à propos de l’Eternel retour ?
Et puis, qu’est ce que c’est que ça, l’Eternel retour ?
Est ce que, comme son non l’indique, les éléments reviennent à chaque cycle, indéfiniment ?

Et bien, non ! Et même que, pas du tout.

D’après les historiens en branlettologie, les prémices de l’Eternel retour se trouvent dans l’œuvre qui vous retourne les neurones d’un gamin de 18 ans en recherche de sensations fortes : « Ainsi parlait Zarathoustra » (donc de Nietzsche, hein).
Zarathoustra, qui n’était pas la moitié d’un con, fût de son vivant, un grand sage qui allait et venait pour dicter la bonne parole, dans un discours plutôt « anti-homme ».
Et donc dans le chapitre « De la vision et de l’énigme », nous suggère :
« Comment était-ce la vie ? Allons ! Recommençons encore une fois ».

La problématique que pose l’Eternel retour n’est, comme son nom ne l’indique pas, une proposition de revivre indéfiniment sa propre existence.
Mais alors attention, c’est une question fermée, un proposition binaire.
Imaginez vous au jour de votre départ pour l’au delà, et que face à Saint Pierre, vous avez le choix revivre éternellement votre vie (donc solution A), ou bien partir dans le tourbillon de la mort (solution B).
Ce n’est pas pour autant une négociation : pas de seconde chance pour vous améliorer, pas de possibilités de changer quoi que ce soit ; si vous choisissez la solution A, ce sera pour l’éternité que votre vie se répétera dans les moindre détails, de façon tout à fait identique.

Ce à quoi tout le monde répond :
-" Oui mais que en tant que spectateur?
- Oui, bah oui
- Et on en à conscience alors? Et on peut vraiment rien changer du tout?
- Non on peut pas non, et c'est pas le bureau des négociations ici, et d'ailleurs, la faucheuse non plus ne souhaite pas négocier."

Pour le Fredo, c’est sans aucun doute, que l’homme et la Femme choisiront d’être envoyés au paradis pour les européens, en enfer pour les chinois, et au purgatoire pour les américains.

Il faut avouer que la question pose problème.
Pouvons nous accepter de subir à nouveau les petits « tracas » de la vie, contre nos moments les plus délicieux ?
Car, tout revivre, du premier souvenir désagréable dans lequel une grand mère tyrannique écrase volontairement le camion de pompier préféré de l'enfant, la premier rapport avec le temps qui ne revient pas avec une date dépassée pour commander un jouet, en passant par le malaise adolescent, la "première" qui vous quitte un mois après le tout premier acte, les amis qui ont choisi de partir plutôt que prévu et que l'on enterre au Père Lachaise, les premiers paris ratés (UMP, tous des enculés), celle que l'on quitte alors qu'on l'aime toujours, voir la mort en face pendant que la voiture dérape et quitte la route, la déception sociale, attendre toujours et encore, remettre le pied à l'étrier et être déçu, encore...

Tout ça, face à la vacuité de la plage de Lostmarc'h, la folie de l'amour, une histoire à des années lumières de la réalité, de la terre...

Éternel retour, non merci.
Les moments magiques n'ont pour seule valeur que leur durée dans le temps, leur unicité.
Une seconde fois de trop ne serait pas de trop, mais sans émerveillement, sans surprise, nous passerons notre route.

Quoi qu’il en soit, le plus célèbre des nihilistes met sous le nez d’une population, une question assez délicate qui est : « elle te plait ta vie ? ».
Et en définitive, ce qu'il suppose, c'est de "choisir sa vie, comme si elle était amenée à revivre éternellement".
Presque une philosophie punk...

Et sinon, vous allez rire mais, aucun rapport avec le sujet, The Feelies reviennent.
Une vingtaine d’années après le premier disque, qui les plaçât éternellement au rang de génies, les affreux sont de retour, et c’est une bonne nouvelle.
Avec un age plus âgé, avec une maturité en plus, des textes dénonçant une posture nouvelle tout à fait assumée.
On les aimait déjà moches et mal fringués, on les aime toujours mures et grandis.

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