samedi 25 décembre 2010

Motel Motel - The Big Island


2010 est creux, 2010 est un peu chiant, tantôt "rock" platonique et très "The National", bien souvent folk à glaçons européens avec des chanteurs qui bavent sur leurs genoux tellement c’est suave, tantôt électro dénuée de toute identité jouant sur la sensibilité masculine avec des femmes sexy (et des fois, il n'y a même pas de filles sexy, donc la pochette est nulle et la musique à chier).

Et heureusement, de temps en temps, une petite pépite s'échape de la mine sombre et froide, et alors comme elle voit la lumière, bon, elle est éblouie, alors elle se met à courir, et puis elle coure encore plus vite, et trouve refuge dans un l'autoproduction, saine et sauve, elle peut enfin vivre librement loin de tous les méchants mineurs qui ne veulent que son mal et la placer en vitrine (ou dans des tops albums creux parce que le choix n'était pas là).

Motel Motel semble être une petite pépite. Semble, car sa démarche totalement indépendante, trop d'ailleurs (il faut se lever tôt pour trouver le disque), lui donne droit à une certaine liberté, permet peut être à l'album de vraiment sortir du lot.

Car nous sommes quand même loin de tout l'immondice rock de superette à costards et à mèches, inlassablement répété et tristement "cold wave" (c'est ce que disait les journaux à l'époque d'Interpol) dont tous les canards sclérosés de publicité et blog faux cul (bientôt sponsorisés?) honnorent de "disques de l'année". Pwark!

Ce disque est un gentil mélange subtil de pop à prendre avec un coktail, de guitares à frissons, et de quelque chose en plus, qui fait que le coktail prend un goût tout à fait surprenant, et se boit très vite, et on en commande un nouveau, tout ça pour profiter de chansons élégantes.

La sensibilité est présente, le côté « indie » également, un esprit baroque assumé, et puis surtout une prise de liberté presque « Queen »esque (parfois).

Ce qui est marrant, c’est ce fond très « années 2000 », rappelant les groupes indie émo math rock (hahaha) comme 90 Day Men, ou The Robocop Kraus…

Alors, bien sur, les Motel Motel sont beaux, mais eux ont troqué le costume noir contre des chemises à carreaux (qui n'est pas moins dans l'air du temps), et il faudra certainement les laisser encore murir un peu ; les premiers essais était chiants, cet album touche déjà la lumière, mais malgré tout ce qui s’est dit plus haut, il faut bien l’admettre, c’est quand même vachement d'époque : c’est un disque de The Walkmen avec des montées moins frustrées ! (et en plus, ça ressemble à du Midlake).


Mais avec un tube comme "cowboy", c'est tout pardonné.

Ecouter ce qui ne ressemble à rien d’autre, mais qui est à l’aise dans son époque



lundi 6 décembre 2010

Birthmark - Shaking Hands


Qu'on se le dise : Le mouvement émo des années 90 est parmi ce qu'il y a eu de plus excitant en musique.
Une poignée de jeunes souhaitant s'éloigner du mouvement punk "sale" formaient des groupes à tour de bras avec un engagement et une sensibilité autre, l'état d’esprit était rageur et productif, et même si le terme reste détestable, ils étaient quand même vachement "anti-fric".
Ian McCay, devenait l'initiateur du mouvement, lançait toute une génération (bien qu'il continue de nier aujourd'hui être le pionnier du terme émo).
S'en suivirent alors toute une troupe de groupes portant fièrement les nouvelles couleurs du drapeau "émo".

Cap'n'jazz fait parti de ces groupes touches à tout, ne cessant jamais de monter des projets pour se renouveler (bien que des fois, le changement de line up justifiant des mésententes profondes entres musiciens, c'est ça aussi, être émo écorché).

Donc après avoir splitté pour renaître de ses cendres avec Joan Of Arc, sorte de même chose que Cap mais en plus moderne (mouais c'est ça) en intégrant un des autres frères Kinsella : Nate.

Et donc ce monsieur qui a raté un des meilleur groupe émo (parce que Cap N Jazz quand même, c'était vraiment bien), se la joue chanteur solo émouvant et folk.

Folk chaude et réconfortante
Folk ambiance détendue et soucieuse du détail
Folk des années 2000, décomplexée et empathique
Folk tendre et raffinée
Mais folk qui donne aussi envie de taper dans ses mains et faire les indiens
Folk, mais pas trop, car l'émo kid sais aussi jongler avec des rythmiques profondes et oniriques, un chant tantôt suave, tantôt émouvant et délicat.

Mais avec un CV comme celui de Nate, est il seulement utile de faire un papier lèche cul?
Non, et non aussi parce qu'il n'a pas non plus pondu le disque de l'année, que certains titres sont carrément chiants, voir répétitifs, mais qu'importe, être émo, c'est pas sortir un disque parfait, mais juste "de le faire".





The Feelies - Crazy Rythms

À l’heure où l’élite politique française la plus détestable se lance dans la course au trône suprême,
Au moment où tout espoir de revoir le meilleur groupe bordelais au monde sur scène est tari,
En pleine explosion des petits secrets d’état dévoilés et des dandy-geeks arrêtés pour viol,
Et à seulement 2 ans du jugement dernier dans lequel nous allons tous mourir (sauf ou une deux personnes avec un grand nez), tout est sans espoir, il n’y a plus de jours heureux, tout est gris, triste, et froid.

C’était mieux avant…

Fin des années 70, le New Jersey donnait naissance à un groupe de new wave composé de quatre boudins aux têtes déprimantes.
Ils s’habillent mal, ne savent pas se coiffer, posent de façon outrageuse pour les photos, et surtout, avec les effets visuels de l’époque, foutent les trashes avec leur air idiot.

Mais il n’est pas nécessaire d’être beau pour être bon, et c’est grâce à cette dégaine de geek avant gardiste qu’on peut tout simplement les surnommer les Jean Paul Sartre de la new wave punk avec une touche de cold wave et des solos surf (faut dire, le titre n’était pas si convoité à l’époque).
Immonde génie…

Et leur premier album, criant de maturité, respire la joie de vivre, et le poste de chanteur aurait pu être occupé par Ian Curtis s’il n’avait pas passé tout son temps à déprimer et à se rouler par terre en crise épileptique (ou à jouer à la corde dans sa cuisine).
Alors un peu en décalage de la culture cold (même si ce n’en est pas, alors pourquoi cette comparaison ?), cette galette fleure bon la spontanéité, les rythmes joyeux youkaïdi youkaïda, les chants who ho hooooo, et les clappements de mains, avec le talent et la simplicité :
Le tube « loveless love » (sublimé récemment dans la série la plus mal doublée Carlos) possède le plus beau solo chromatique, note à note, dans la gamme, et rien de plus ! Et c’est suffisant, et on en redemande, pouvant l’écouter 30 fois par jour.

Sans complexe, « Crazy Rythms » porte bien son nom : Les morceaux prennent leur temps (longues intro silencieuses), batterie rock & roll comme il faut, des changements de tempos qui évoluent dans le morceau, et un amateurisme tout assumé qui donne lieu à du grand art.




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dimanche 21 novembre 2010

Anika - Anika




Geoff Barrow ne doit enfin plus vivre des rentes de Portishead :
Deux albums en 2009 avec ses copains kraut de beak (à comprendre : ses copains qui font du kraut, DANS le groupe Beak), et maintenant producteuro - mécène et indubitablement « compositeur » de sa nouvelle protégée : Anika.

Anika est une très jolie journaliste politique berlinoise qui n'a pas dû chanter toute sa vie mais qui serait devenue très proche de Geoff grâce à un ami commun et qui en plus partage les mêmes passions (en même temps, allez trouver un con qui n’a jamais aimé Portishead).

C'est tellement bien les rencontres.


L'album intelligemment intitulé "Anika" (il n'y en a que pour elle) est composé de petits ovnis sortis de nul part qui au moins se payent le luxe de couper court avec tout ce qui se fait en ce moment :
Cette mixture, un poil inaccessible à la première écoute, nous plonge loin dans le passé pour jongler entre 70's sous psychotropes (tu vois le genre New York Downtown quoi), kraut quand même, dubstep version Lee Perry (haha, oui! Et en plus c’est du Bob Dylan), le tout avec la voix très (trop) "Nico" d'Anika (genre New york époque Downtown, avec des artistes pop art qui produisent des musiciens sous héroïne, tu vois), sans oublier bien sur ce qui fait toute la touche de Barrow : des reprises!

Le tout dans une atmosphère et un son très particulier qui nous plonge dans une atmosphère très particulière grâce à son son (hein ?).
La reverb paraît étouffée, le beats sont synthétiques au possible, la basse est « full medium » et s’éloigne véritablement des sonorités qui ont fait le succès du trip hop.

L’album n’est pas surchargé de pistes et laisse s’envoler des morceaux froid et touchants, qui décollent sans aller trop haut (sinon ça ferait moins cold), un peu comme une voiture de sport poussée en troisième, et qui attend de passer la quatrième, mais qui prend son temps, monte dans les tours, et finalement Barrow passe la troisième et demi.
Oui, Barrow sait faire ça.
C’est bizarre, mais c’est ça Anika, un « entre deux monde » improbable (parce que la boite de vitesse exploserai entre deux pignons, tout le monde sait ça).

Alors même si l’album a été plié en une semaine, même si Anika n’est visiblement pas la meilleur chanteuse au monde, que c’est très critiqué (par les frustrés), l’album reste LA grande vague de froid idéale pour finir l’année en beauté.


Les tubes : I go to sleep, Officer Officer, No one’s there, Yang Yang.



jeudi 18 novembre 2010

Sebadoh - III




Epoque bénie des dieux, les années 90 représentent toute notre histoire (sauf pour les vieux cons, ou les jeunes imbéciles nées après 1983).
A cette époque on avait pas grand chose, notre grande copine Laurence Romance illustrait à merveille nos premiers pas dans l’univers de la musique, nos premières expériences solitaires, des découvertes qui allaient marquer un tournant dans l’histoire.
Stéphane Saunier importait en France le meilleur de la musique outre Atlantique avec ses « Live » très privé sur l’émission de Philippe Gildas…

Haaaaaa quelle belle époque! Internet n’était pas là, l’argent de poche ne permettait pas d’acheter toutes les revues du genre, les disques, les posters de Metallica (ils étaient encore dans le coup à l’époque !), et se tripotait à multiples reprises sur les standards de toute une génération, parce qu’il faut bien l’admettre : ON AVAIT PAS GRAND CHOSE !

Et cette carence financière ne nous permettait un accès complet à de petites merveilles comme Sebadoh (passé justement chez Saunier en nonante et des brouettes), avec ses albums jouissif, entre son alternatif de l’époque (comme on l’appelait hein), ou ballades folk prenantes.
Complètement à l’aise dans son époque, au milieu du mouvement « Lo-Fi » (que c’était bon de dire LO-FI), et bien avant qu’on invente tout un tas de tintouin et nom à rallonge pour désigner un style musicale.

Et Sebadoh à fait son chemin à travers les années pendant que d’autres se tiraient une balle dans la tête ou tout simplement devenaient CHIANT…




lundi 8 novembre 2010

Dark Dark Dark – Wild Go




C’est bien la moche, on a vachement progressé depuis le dernier album ! C’est toujours pas le disque du siècle, mais on ne t’en demande pas tant, « si t’es pas jolie, tache au moins d’avoir la mélodie ».

Les non canadiens de Dark Dark Dark ressortent un nouvel album (mais vu le succès connu en France, est ce vraiment utile de le préciser ?), et ce qui est marrant c’est qu’ils semblent avoir évolué.
- Déjà ?
- Oui.

Alors même si l’album ressemble parfois à une B.O de Tim Burton, ce n’est pas grave, la chanteuse à lunettes pourrait très bien tenir l’affiche du plus sombre film du génie.

Ensuite, la formule reste la même que le précédent : des ballades au piano, mais aussi des chansons un peu plus intelligentes que des ballades au piano (merci, en plus grand nombre cette fois ci), des chansons moins bien mais au piano (comme des ballades), des chansons un peu ballades folklorique et onirique (genre Tim Burton), et puis surtout des tubes, comme Daydreaming qui tournait en boucle depuis des mois quand le groupe décida de lâcher le morceau en téléchargement gratuit.

Donc rien de neuf, toujours aussi canadien, toujours aussi « dans l’air du temps », mais idéal le dimanche matin auprès des oranges pressées.




mercredi 27 octobre 2010

Les Savy Fav - Root For Ruin



"Un film de karaté, c'est comme un film porno, c'est toujours la même chose mais on ne s’en lasse jamais" disait un grand animateur de l'âge d'or de canal plus (époque âge d'or hein).
Cette comparaison scandaleuse du cinéma creux et sans scénario face au 7ième art dans toute sa splendeur met en évidence le caractère répétitif et les dérives d'une passion (les films de karaté sont tous nuls, mais après tout, chacun ses goûts)


Les Savy Fav en est un peu là, c’est toujours aussi agréable quand on appuies sur lecture, mais les bases du groupe sont tellement solides qu'enfin, on peut enfin dire qu'ils ne savent plus se renouveler !
La dernière galette admettait un virage plutôt « Disco » pas désagréable, mais Root For Ruin revient aux sources, en étant un peu plus brut, toujours un peu rock’&’roll mais moins qu’avant.
Mais pour une bande de geek boudins, qui a toujours su innover et se réinventer à chaque disques, est ce vraiment grave de pas savoir faire mieux pour une fois?
Parce que le disque est loin d’être mauvais, c’est du Les Savy Fav, et qui meux que Les Savy Fav sait faire du Les Savy Fav ?

Alors comme on garde ses vieux films, on garde ses vieux (meilleurs) groupes.




mercredi 13 octobre 2010

The Walkmen - Lisbon



« Entre les Strokes et The National » (disait le disquaire).
Hum, et c’est censé intéresser quelqu’un ça ? C’est de cette manière qu’on agiche un auditeur ? En citant la sous culture populaire immonde pour abrutis boutonneux qui se gavent de magasines bientôt morts et qui pensent que Iggy Pop, c’est le mec qui fait la pub pour SFR ?
Parce que The National, bon, encore, OUI, mais The Strokes, ça va pas la tête ?

Cette petite colère gratuite passée, penchons sur le cas des New Yorkais.
Ils sont beaux, ils sont cinq, ils font de belles chansons qui restent à l’oreille, et sont méconnus après pourtant cinq (c’est un club ?) albums très qualitatifs.
Alors qu’est ce qui coince ?

A part la mauvaise fois et un peu d’arrogance, pas grand chose au final:
Car même si le style est un peu « easy listening », passe partout, rock FM, les chansons le font et c’est en rond que nous les écoutons.
Et c’est bon de mettre de l’eau dans son vin aussi, d’écouter des choses plus simples, et the Walkmen est fait pour ça.
Car c’est puissant, c’est fort, c’est de la musique de mec qui sait pleurer ça, et en plus, c’est génial !
Ce groupe sait faire des montées surpuissantes jouées avec délicatesse pour bien emporter (les précédents albums ne sont pas moins bon à ce sujet)
On se sent affalé sur le canapé, dans leur garage, à côté de eux jouant sur des amplis à tubes de la génération précédente (parce que côté son, c’est du sacré boulot).
Eddy Mitchel dirait : C’est du vintage ça !


Bla bla bla...




Women – Public Strain



Par pitié, laissez moi porter des bottines, un pantalon de cuir, une chemise avec de longues manches, ho et passez moi cette veste de marin !
Entrons tous dans la machine à remonter le temps, réglage sur 1967 et allons dansons dans les rue Londoniennes en hurlant partout notre liberté !
Et emmenons avec nous le nouveau disque de Women, si précieux, si joyeux, So… 60’s !

Women est un groupe Canadien qui montre une fois de plus la supériorité de ce magnifique pays colonisé il y a bien longtemps par les français, ce qui revient à dire, que la France est bien supérieure sur le plan culturel, et que tout le mérite (Canadien) nous revient.
Les petits surdoués non tatoués de Women on réussis en 2008 à faire ce les américains tatoués faisaient de mieux dans les 90’s :
Un titre parfait (shaking hands), completement envoûtant, dans un album qui ne l‘est pas.

Mais cet affront est à présent oublié avec ce nouveau disque mature qui frôle la perfection, avec des ballades, des tubes rock & roll, des chants de cathédrale (en excès), et un son admirable qui ramène aux heures de gloire des Kinks.

Après tout, Women qui a bien grandi depuis, porte bien son nom, car l’adage ne dit il pas :
« Une femme, c’est comme la neige ou les fruits, c’est meilleur avec un peu d’age »




mercredi 4 août 2010

Arandel - In D


« L'album In D pose les bases d'un dogme autorisant exclusivement l'utilisation d'instrument de musique et proscrivant sampler et autres instruments Midi »
Et mon cul, c’est du poulet ?

Ce qui est très frappant chez Arandel (outre l’aspect marionnettisto-anonyme du personnage) c’est la non-utilisation de machines, plugins et autres bordels numériques.
Alors la grande question est : « put### mais comment c’est possible de faire de l’electro planante aussi subtile et soignée, avec plein de sons et bidouillages tellement bon qu’on se dit que ce sont des samples et tout ça ? », la question reste posée.


Quelle que soit la recette de cuisine, l’album permet de grimper dans les hautes sphères de la plénitude, du bien être, de la profondeur de l’être, de voir les objets bouger sans psychotropes (ou alors c'est l'animation du player), de se laisser aller dans un style que l’auteur lui même avoue ne pas maîtriser…

Alors bien sur il faut en parler pour faire bien, le nom de l’œuvre fait référence à un maître fondateur de la musique minimaliste Terry Riley pour son thème « In C », qui inspira tout le grattin de la musique choucroute : The Soft Machine, Gong, Popol Vuh…

En écoute intégrale ici

Jeter un œil dans le merveilleux label
http://www.infine-music.com/

lundi 2 août 2010

Dark Dark Dark – Bright Bright Bright



Des recherches approfondies ne permettent toujours pas de prouver l’origine canadienne du groupe, la biographie parle des Etats Unis, Minneapolis. Hum, passons.

Mais le style percutant du groupe, les envolées merveilleuses dans des chansons tendres et romantiques, le nombre de membres supérieur à quinze, le chant délicat et noble de la chanteuse (moche), les vêtements (à la con) de type hippie attardé avec petits boléros et lunettes grosse monture sont beaucoup d'éléments de cuisine pour groupe à succès canadien (genre Arcade Fire). Et pourtant….

Et pourtant ces gentils américains qui on piqué les fringues de Arcade Fire jouent avec le temps, les époques, et avec des disques introuvables en France, on se croirait à l’époque pré-internet. Le morceau Make Time démontre par ailleurs l’aisance et le style décomplexé du groupe en proposant une confiture mi figue mi raisin dans lequel Arcade Fire (décidément) prend le petit déjeuner avec Jefferson Airplane en Espagne.

Si tout n’est pas bon, si c’est parfois pompeux, la moitié de l’album reste le compagnon idéal du soir pour s’endormir près du piano, ou du matin pour rester dans le jus, ou pour le chant envoûtant du boudin à manches courtes, ou parce que la suite (prochain album en octobre, risque de vraiment casser la baraque en france.

lundi 21 juin 2010

Jordan Irvin Dally – Despitado


« Ce qui est précieux est rare », voilà certainement le message que souhaite laisser le merveilleux label Camaraderie Limited ; en ne pressant que 100 copies par disques, toutes faites à la main et numérotées. (Et en plus les pochettes sont MA-GNI-FIQUES)

Jordan Irvin Dally c’est un petit peu leur fer de lance, artiste solo américain qui dépose délicatement des textes touchants sur une folk de surdouée, sucré et joyeuse.
Jordan Irvin Dally sait faire des tubes
Jordan Irvin dally n’hésite pas à prendre des risques
Jordan Irvin Dally sait pondre un morceau de 26 minutes, et pas une seule seconde chiante
Jordan Irvin dally sait enregistrer et mixer ses albums tout seul
Jordan Irvin Dally sait tout faire et Jordan Irvin Dally devrait être sacré « Meilleur Artiste Solo Du Moment pour la catégorie folk » (c’est dans quel concours déjà ?)

Ses premières démos étaient des coquillages très rares laissés dans le grand océan d’une culture pas si méconnue que ça, son nouvel album, par sa rareté (sans parlé de la difficulté à le commander) sera le plus beau mammifère marin de cette saison.
Les tubes : de la 1 à la 7 (avec surtout Wild Things, Shanidar, Salt Water, et les quatre autres).


mardi 1 juin 2010

Beak - Beak



Ce qui était sympa avec Portishead, c’est que c’était du « full pompé ». Pas de grande prise de risque puisqu’ils samplaient à l’identique des vieux standards flamenco ou tubes soul, rajoutais une lourde basse sombre (pour sonner trip hop), une touche de scratch par ci par là (ça faisait trip hop), puis il faut bien l’avouer, Beth Gibbons fesait tout le reste.
Et ça fonctionnait à merveille, puisque leurs tubes désignaient la parfaite bande son pour spots publicitaires à produits laitiers.
Alors que penser de Geoff Barrow s’il se lance dans le Kraut ?
Et bien c’est plutôt très bon. A première vue il n’a pas ouvertement pompé ses compositions pour Beak, même si l’âme de NEU ! est très présente.

L’album est très propre, très classe et ne pourrait contenir que deux titres (merveilleux) :
« Backwell », qui jouit d’une longue intro très planante, avec une basse sublime rappelant vraiment NEU !, mais on s’y laisse prendre, et la partie principal (à partir de 3 :31 pour les intimes) est enivrante, ça va chercher ses notes petit à petit, c’est très souple, léger, et hop ça va plus loin, la ligne est longitudinale et prenante.

Et puis le tube « I know », respectant toutes les règles Kraut, chant sous mixé, batterie mathématiquement rapide et claire (et puis linéaire, il faut bien l’avouer) (mais en voulait on à Can quand il le faisaient sur tout un morceau ?) (parce que c’est ça aussi, le Kraut).
Le reste de l’album mérite une seconde chance, à condition de ne pas écouter en boucle les deux merveilles sus décrites tantôt.



dimanche 18 avril 2010

Archie Bronson Outfit – Coconut

Le Kraut-rock, c’est tendance ! Et plus que jamais.

Après l’arnaque médiatique en 2005 finement montée par GOMM (et toute la presse trou du cul pompeuse) qui ne disait rien d’autre que « Nous on est trop kraut, sérieux », il y a enfin des groupes qui en sont, et qui ne le crient pas sur tous les toits.

Archie Bronson Outfit c’est un peu ça.

Et bien que certains morceaux bas de gamme pourraient atterrir dans les I-phone d’incultes aux cotés de MGMT et autres Gnars Barkley (Hoola par exemple), le reste est à s’y méprendre sur la date d’enregistrement.

On nage parfois en plein Amon Duul II (You Have a Right to a Mountain Life / One Up On Yourself) avec un maginifique chant désinvolte et profond.

Avec I Love UFO il y à quelques années, on avait déjà le droit à la formule Kraut + Rock’&’roll enivrant mais avec cet album, ça fonctionne tout aussi bien, « Bite It & Believe It » et « Magnetic Warrior » sont des morceaux dont on ne peut plus se passer après trois écoutes.

Seul le temps nous dira si on s’est fait berner; en attendant, c’est délicieux.

Tenter le coup

samedi 20 février 2010

The Flaming Lips – Embryonic


Ce qui est remarquable chez les Flaming Lips, c’est leur histoire :

Avoir grandi dans une solide culture expérimentale, être connu pour faire des concerts immanquables, avoir été les super copains des plus grands de ce monde pendant les années de gloire américaine, pour finalement rester dans l’ombre !

Avec un succès tout de même relatif, ils n’ont pas non plus été les Pearl Jam ou les Nirvana, ou autre Beck pendant les 90’s ; et en plus, tout n’était pas bon chez les Flaming.

Alors pour se faire pardonner, en 2009, il se sortent les doigts et pondent un album incroyable.

Le terme « Psychédélique » est enfin pleinement justifié, et même si le principe du disque était de mettre de la saturation sur tous les instruments, on se sent bien dedans, prêt à trouver un revendeur d’acide et s’affaler dans un canapé.

C’est rythmé, tendre, soigné, saturé, et y’a même des tubes.


Rendre justice à l’histoire

samedi 13 février 2010

The Dodos – Visiter



Ha c’est frais ! Ha c’est pop ! Ha c’est joyeux et ça tape dans les mains !
Voici un superbe disque (oui mais pas tout) bien Fo-Folk (terme maison qui signifie folk fo-folle) comme il faut.

Les Dodos sont trois jolis jeunes hommes de Californie avec tout ce qui semblerait de détestable en musique : un nom à la con, des gueules de con, une vidéo insupportable qui aimerait bien être sonner indé, mais pourtant, ça prend !

Alors quand on est sur French kiss records (Les Savy Fav), on ne peut qu’avoir la classe.

Une fois passé le goût de « déjà-vu » d’Animal Collective, on prend un malin plaisir à chantonner les tubes : Fools, Joe’s Waltz, mais surtout surtout : The Season, sorte de pièce maîtresse de l’album avec un final digne des plus grands.
(Et en plus c’est sur French kiss)

vendredi 5 février 2010

Domotic & My Jazzy Child - Chansons d'été


On ne va pas s’envoyer une présentation power point ou tenter de retracer un organigramme de toute la nouvelle culture intelligente française (celle qui rôde autour de clapping music ou l’amicale), d’autant plus que cette dernière est à la nouvelle scène française ce que les Monthy Pythons sont à l’humour anglais.

Mais pour faire court, My Jazzy Child et Domotic sont deux lascars échappés tout droit de Centenaire (qui lui-même possède des musiciens qui courent partout), groupe du désormais célèbre et très respectable label Clapping Music.

Les deux dudes sont aussi présents dans nombres de projets délicieux, mais on ne va pas faire les présentations sans cette présentation power point.

La légende veut que ces deux intellos soient partis en vacances dans le sud pour enregistrer des sessions d’improvisations avec tout plein d’instruments très sympa.

Ils enregistrent et rajoutent tout un tas de couches et pistes pour donner naissance à cette petite merveille qui reste très certainement l’album culte de la fin 2009.

C’est très léché, très classe, parfois tendre (Chanson de Fleur), parfois kraut (Chanson de Gecko) mais toujours d’une extrême sensibilité. On dirait du Centenaire, mais en mieux.

On peut se toucher des heures à parler de ce disque (Cf la pléiade de critiques sur le net), le mieux c’est de le télécharger gratuitement sur le fabuleux site de l’amicale (Parce qu'en plus c'est sur le label de l'Amicale Underground, bla bla bla...)


Avoir la tête dans le sud

mardi 19 janvier 2010

Charlottefield - How Long Are You Staying


C’est tellement bon de pouvoir se la toucher en sortant des termes avec le mot « post » devant. Et pour certains, Charlottefield, c’est du « post punk ».

Ça ressemble plus facilement à une sorte de noise version moins assommante et beaucoup plus rock’&’roll. Ça part dans tous les sens, c’est beau, puissant, intelligent, et ça n’aurait pas été moins bien si ce n’était pas sur Fat Cat Records, mais en plus, c’est sur Fat Cat Records.

Le hasard fait bien les choses, mais là c’est encore mieux.

Nine Tails, The Eleventh Day, Paper Dart... prouvent enfin que la noise c’est pas simplement une basse saturée et un type à chemise serrée qui chante sur deux micros.

(En plus la pochette est magnifique).

Tenter d’expliquer la post noise

Microfilm – The Bay Of Future Passed




Il est presque possible de prouver scientifiquement que le post rock instrumental depuis quelques années, c’est chiant. Chiant, nul, et surtout sans surprises.
Mais heureusement à Poitiers, il n’y à pas que la fierté des parcs d’attractions, il y à Microfilm (si on oubli quelques minutes Un Poquito Senior, mais qui n’est pas post).
Et Microfilm c’est une formule toute simple pourtant déjà exploitée (mais à part From Monument To Masses rien de bon à se mettre sous la dent) : du post instrumental avec des samples de vieux films. Mais après une démo fabuleuse, deux albums merveilleux, voila le nouvel album avec rien à jeter.

Un ou deux morceaux sonnent avec un son un peu « à l’américaine » mais le reste des morceaux sont presque les meilleurs du groupe.
Que du bonheur donc, et toujours et bien sur Rejuvenation, donc…

mardi 12 janvier 2010

CÂLIN - Sûrement pas de la harpe


Ha mais on peut enfin dire "Post Kraut"?
Câlin, qui est une excroissance des mecs de RIEN (amicale underground) est sur scène l'expérience ultime qui n'a pour but que de donner envie de prendre des acides en Allemagne dans les années 70.
En plus c'est full gratuit.

Les Savy Fav - Rome


Dire "je suis rock'n'roll" et ne pas écouter Les Savy Fav revient à dire "je suis écolo et je vends du fioul".
Les Savy Fav est enfin la preuve vivante qu'on peut faire du rock'n'roll sans avoir une belle gueule en costar, les types sont moches, gros, habillés comme des sacs (pafois en slip, ou même en déguisement de souris) mais sur scène, le chanteur est un des meilleurs show man de la planète (Vince de Gameness).
Y'a rien à jeter, tout est bon. Les tubes : Hide me from next february, Asleepers union, I.C timer, The Sweat Descends, Yawn, Yawn, Yawn, Je T'Aime, no sleeves, We'll Make A Lover Of You, ou à peu près tous.

jeudi 7 janvier 2010

François Virot - Yes Or No


L'album qui a rendu tous mes amis heureux, what else?

GoGoGo Airheart - Exitheuxa


Il est impossible de faire une critique objective de ce groupe, puisque c'est tout simplement un des meilleurs du monde.
Et faire une critique d'UN album est d'autant plus difficile qu'ils sont tous aussi bon.
Mais rien que pour Love the depression et meet me at the movie, c'est celui là qui est choisit.

Bonobo - Live Sessions


On dira ce qu'on voudra, mais Ninja tunes, c'est chiant. Revendiquer ses gouts pour ce label triste et obsolète, revient à montrer un manque de culture certain (surtout qu'en France nombre de labels les éclatent).
Mais pourtant, Bonobo, aussi simpliste qu'il y parait, sait être moins chiant et faussement intello que le reste des artistes du label, et même si les albums manquent parfois de punch, tout lui est pardonné avec le Live Sessions.
Enregistrement en petit comité, vrais instruments, vrai batteur, et vrai chorus envoutants.

Lack - Be There Pulse


Des Danois, incroyablement respectés pour un premier album entre noise et screamo, sortent ensuite des bébés démos très classes, et finissent par pondrent en 2005 Be there pusle.
La pochette est travaillée par un chouette graphiste (Danois) et donne le ton d'une nouvelle ère pour le groupe (DANOIS!).
5 O'clock in the Evening était LE tube de cette année.

Blood Brothers - Crimes


Tout merdeux arrogants que nous étions au milieu des années 2000 à nous tripoter sur dillinger escape plan et converge (ou comity en France) étions complètement divisé par ces branleurs de blood brothers, tout ça parce que les cris étaient trop cartoons core.
On dira ce qu'on voudra, Crimes était une pure merveille (à l'époque, mais ça à bien vieillit).
Love rhymes..., Peacock skeleton..., Crimes et Beautiful horses sont des tubes.