dimanche 30 janvier 2011

Dark Dark Dark – The Snow Magic



La france fut, il y a bien longtemps, le pays des Lumières.
Mais pas que,
Elle fut aussi un refuge inépuisable d’intellectuels, philosophes, écrivains, artistes, musiciens, réalisateurs porno...
Mais pas que,
Les plus grands jazzman venaient inlassablement à la capitale pour se faire mousser par un public passionné et respectueux, et, il faut bien l'avouer, véritablement moins raciste que certains...
Et puis, objectivement, tout le monde nous aime.

Alors dans ce nouveau millénaire, il n'est pas étonnant de trouver des artistes (Américains, ou même Canadiens) qui viennent encore tout pomper ici.

C'est le cas de l'introuvable premier album de Dark Dark Dark, très "frenchy".
L'utilisation de l’accordéon, le chant très nonchalant, de vrai textes, la scie musicale, sont les premiers éléments incriminant le plagiat orchestré par le charme trouble de la chanteuse (elle est moche).

Grace à certains morceaux, on retrouverait presque un esprit de guinguette dansante et festive (voire Tzigane), tel qu'on les imagine dans la période d'après guerre (qui était en France!)

On s'y sent bien dans cet univers, on ferme les yeux (pour ne pas voir la chanteuse), on commence à fredonner, on revoit Pigalle, on passe dans des petites rues sombres, on remonte vers Montmartre, Paris respire sa fierté.
Tout en haut, on retire sa casquette d'un geste gracieux, révérencieux, on salue une jeune femme pour se retrouver seul au monde dans ce bal populeux, d'une seule main emprisonner sa taille, ses seins les plis de son corsage bleu, on aurait bien faillit gagner la bataille.

Que du bonheur donc.
Sauf que ces salopars assassinent tout avec un BANJO! Mais pas un banjo tout mignon, non! Un banjo bien métallique qui fait Texas...
Sans cet limogeage , l'ensemble se tient de bout en bout et annonce ce qui sera par la suite avec Bright Bright Brigh, ou même avec Wild Go, un très grand groupe.


jeudi 20 janvier 2011

Wooden Shjips - Volume 1


Pour éviter tout débat sur les groupes d'aujourd'hui qui se sont fait piquer leurs idées dans les années 70, il est de rigueur de parler de l'avenir.

Mais quel avenir? Nous serons tous d'ici deux ans, noyés dans un océan ou bien tout carbonisé par la colère du ciel.
En espérant le cas échéant, d'être transformé en petite boule de carbone comme dans le voyage de Chihiron, elles sont trop mignonnes!

Et puis sous cette forme, nous serons capable de nous frotter à la chaleur psychédélique de Wooden Shjips, formation de San Fransisco aux têtes de mangeurs d'hommes qui écoutent black sabbath pendant les rituels, et qui est de la haute sphère des groupes dopés au Vintage.

Pour la petite histoire, Crosby, Stills & Nash et Jefferson Airplane sortaient tous les deux un morceau intitulé "Wooden Ships" en 1960, mais c'est bizarre, parce que là c'est Wooden ShJips, alors aucune preuve d'un quelconque rapprochement.

A l'écoute du Volume 1, sorte de compilation de singles (les autres disques sont moins fou-fou), il est difficile d'imaginer les voir prendre du plaisir en jouant tant la valeur hypnotique est élevée.
Un tube comme Shrinking moon for you doit leur donner envie poser les instruments et de se jeter dans un canapé d'acides et autres psychotropes sympa.

Pour la recette, ils ne se sont pas trop foulé, une intro ligne de basse à trois note, entrée des autres instruments, et une boucle de dix minutes, ou juste peut être une note qui change à 6 : 52, mais il n'en faut pas plus; une fois le morceau commencé, les trois régions du cerveau (limbique, reptilien et cortex bien entendu) s’entremêlent et n'en démordent plus et le corps répond absent à toutes attaques extérieures...
Bref, il ne faut pas commencer.

samedi 8 janvier 2011

Karaocake - Rows & Stiches (vinyle edition)




La nouvelle année commence comme se terminait la précedente, des dictateurs malins comme des renards qui conservent un pouvoir malgré une "élection" perdue et des états burnés menaçants; un pétrole toujours en hausse pourtant proche des valeurs records fin décembre.
Les "bons" indicateurs économiques américains impliquent déjà des hausses alors que personne ne semble vraiment sortie de la crise. Mais quelle crise?

Toujours est il que la redondance annuelle permet parfois une seconde chance, comme celle accordée à Camille Chambon pour la sortie de l'édition vinyle de son disque déjà sorti en 2010.

Tout snobisme mis à part, la première écoute donnait lieu à une attaque convulsive sans même avoir bu de café (qui d'après les scientifiques serait l'unique responsable de l'épilepsie).
Insultant et profane, cette ouverture semblait à des années lumières du talent et de toute l'humanité des premières démo.
On retrouvait des versions Madonnanisées de ses meilleurs morceaux devenus cultes juste par le côté "pas pro, mais alors pas pro du tout" d'une production maladroite et tellement DIY qu'elle explosait de sensibilité.
Rarement des démo atteignent ce niveau de proximité avec l'auditeur.


Les nouvelles compositions furent (très) intéressantes, mais l'affront fait au passé restait quelque peu bloqué en travers de la gorge, comme si on ne pouvait expliquer clairement pourquoi le prix du baril explose parfois pour les mêmes raisons qu'il peut chuter.


Ce qui était certainement choquant sur l'instant, était le changement.
A cela on peut parler de la petite grenouille : Si elle est jetée dans une eau bouillante, elle sautera d'elle même à l’extérieure, alors qu'à contrario, si elle est confortablement à barboter dans une eau tiède, et que la température monte progressivement, elle périra sans même s'en rendre compte.
A comprendre : Camille, avec une production au top, surprend par l'évolution un tantinet trop rapide.

Alors acceptons le changement, car après tout, les paroles bien souvent roucoulantes et touchantes un poil féminin, sans atteindre l'ennui et les règles d'une Jeanne Cherhale, sont toujours aussi prenantes et à reprendre en coeur (toute la journée, dans les transports, au travail...)

lundi 3 janvier 2011

My Jazzy Child - The Drums



L'enseignement bouddhiste tente par divers chemins et images d'expliquer ce qu'est la vacuité.
Les jeunes élèves avouent rencontrer quelques difficultés à intégrer ce concept qui pourtant expliquerait à lui tout seul toute l'essence de leur science.
Certaines choses ne s'expliquent pas, et souvent les grandes questions restent sans réponses :
Pourquoi les oranges d'Espagne sont elles si mauvaises?
Qui a choisi le mot "mélanome"?
Pourquoi la chanteuse de Dark Dark Dark est elle si moche?
Pourquoi Mingus est il blanc (parce que à la vue du nom, ... à moins que ce ne soit... HAn!?)

Sorte de Philippe Manoeuvre avec le sourire, presque une encyclopédie vivante de la musique du 20iéme siècle, Damien Mingus aka My Jazzy Child en à déjà vu plus d'une de sortie de disque, et pour son dernier enfant, c'est le 1er janvier qu'il a choisi de couper l'herbe sous le pied à tout le monde.

Dix ans et une tripoté de projets oniriques comme le Domotic et My Jazzy Child, maxi, compilations, albums, groupes, avec tous ses copains qui tournent de près ou de loin autour de clapping music.
Cette fois ci, c'est six années de travail passionné pour offrir au monde en lendemain de fête un éventail culturel des années 1900 à 2012 (après quoi, skwik!, nous serons tous morts et incapables d'affirmer que le disque ne sera même pas démodé).

Six ans, presque une retraite méditative.

L'expérience parle d'elle même, le disque oscille entre prises studio "live" sur des tubes rock'&'rollesque, ambiances kraut revival, et toujours cette vocalise apaisante et coffresque (adj. qui vient du coffre).
Vivant et spirituel, cet album marche sur le sentier octuple.
Le disque sera idéal pour (espérons le) une prochaine sortie vinyle pour une face A très indie rock des années 90, et une face B plus expérimentale, plus baroque, plus personnelle, avec en prime une réprise délicate et subtile de Lou Reed.

S'il n'y avait qu'une seule chose à redire : la courte durée des morceaux, qui ne reflète pas l'idée du temps nécessaire pour la quête de l'éveil, guidant à un état de conscience fondamental, immuable, indestructible et d'une envergure infinie.
Mais qu'importe, le but n'était pas là, mais de faire un disque personnel, touchant, sans prétentions ou grandes intentions, et mettre tout les ingrédients dont raffole Mingus : un déluge de batterie (par King QV !), des basses sexy et ce piano Rhodes (qui est un Philips vintage et beau comme un dieu).