lundi 30 mai 2011

The Light Sleepers - We Are Gathering Dust



"This is London Jen, it’s not someone knocking at your door with cakes, except cakes made with dog's pooh and knives!"
Cette complainte d’un informaticien célibataire pose bien des questions.

Car, personne ne vient frapper à notre porte pour nous apporter des gâteaux, oui.
Personne ne vient frapper à notre porte pour nous enlacer.
Personne ne vient nous chanter du Brassens sous nos fenêtres.
Personne ne fait rien pour personne d'ailleurs.

Et tout ceci, de notre vivant, alors imaginez l'épitaphe... confusion !

Est-ce à cause d’un monde étouffant et doté d'un égoïsme redoutable? Est-ce dû à un Homme préoccupé par des problèmes mineures?
Est-ce une société déchirée par les différentes classes sociales?
Peut être est-ce une époque qui change si vite que tous les repères semblent à terre ?

La réponse est : oui et non.
Mais tendant plutôt vers le non, car, non, c'est comme ça.

Franz Kafka, dans son ouvrage "la métamorphose", narre la tragédie d'un homme, Gregor, qui se réveille un beau matin métamorphosé en punaise.
C’est toujours lui dedans, mais dehors, c’est une immense punaise maladroite qui ne peut à peine se déplacer ; il faut dire, Gregor doit aussi s’adapter à sa nouvelle corpulence, et l'armée de petites pattes lui donne bien des soucis.
Sa famille, composée de ses parents et de sa sœur (ils vivent tous sous le même toit), découvre avec horreur au petit matin un nouveau membre repoussant.

Il n’est pas aisé pour cette famille Praguoise d’accepter cette nouvelle, mais sa sœur Grete, elle, ne se laisse pas emporter par les événements, et tente tant bien que mal de traiter son frère avec attention et discernement.
Mais de discernement, il n’est question que de repas froids composés de restes, d’un peu de ménage rudimentaire par ci par là, un peu de compréhension en ce qui concerne les besoins de mouvements dans sa chambre (elle déplace sa commode pour qu’il puisse marcher sur les murs)…
Car Gregor est condamné à y rester enfermé !

On ne le montre pas, on le l’emmène pas au parc pour jouer avec les autres insectes, pas de sorties ciné, pas de shopping à l’Apple store (en même temps, en 1912, on était pas encore emmerdé avec ça), rien.
Mais la situation ne s’arrange pas. En effet, Gregor devient vite encombrant, et petit à petit, on le laisse dans son coin, on le nourrit à peine, et après tout, il ne mange presque plus car son moral est au plus bas.
Et pour peu qu’il ose pointer ses antennes hors de sa chambre, il ne tombe que sous la colère du père, l’effroi de la mère, les pleurs de la sœur, et puis le plus embêtant surtout, les pommes que lui lance le père (à un moment, autant le dire, il dérouille).

Passons les détails, Gregor meurt. Lui qui assumait les rentrées d’argent de la famille, lui qui allait offrir à sa sœur des études au conservatoire, lui qui devint une bête immonde (et sans raisons surtout) ; et bien une fois mort, la gentille petite famille oublie la gêne occasionnée pour partir gambader en ville, profiter d’un doux soleil printanier, les hirondelles qui chantent …. (si quelqu’un en mesure de prouver le contraire, alors qu’il se fasse entendre).

Le message que Kafka souhaitait (certainement) faire passer, est le suivant : « On crève seul, et personne n’est là pour nous, surtout qu’une fois fait, on est vite oublié », (si quelqu’un en mesure de prouver le contraire, alors qu’il se fasse entendre).

« Et alors ? », répondit Homer Simpson.
« Alors, dur ! » rétorqua monsieur Burns.
Chez les ordures, les mauvais garçons, les salauds, le pleutre, c'est pareil!
Eux aussi subissent le même sort que monsieur tout le monde, mais quel est celui qui va sortir son épingle du jeu ? Quel est celui qui va s’en sortir ? Quel est celui dont on va se souvenir ?
Et bah c’est celui qui sera la plus belle enflure, le faucon de tout en haut des cimes.
Combien de grand criminels s’en sont sortis en devenant de fins conseillers pour justement attraper plus facilement les autres criminels de la génération suivante ?
Pas beaucoup, mais seulement les plus grands des plus grands.

C’est comme dans les histoires de cœur avec des femmes : On se souviendra plus volontiers de la plus belle, la plus douce, mais aussi la plus conne, celle qui nous les a bien brisé avec ses théories à la con, sa méchanceté, son insistance…

Et puis dans les classes sociales, c’est pareil !
Ha, c’est bien beau d’être née classe moyenne, et c’est d’autant plus facile d’y rester, et personne n’est là pour nous tendre la main.
C’est une erreur, que dire ! une hérésie, que de naître dans une famille modeste, qui ne possède pas de maison secondaire, pas de parents hauts placés pour donner un petit coup de pouce là où il faut ; alors réveillez vous bon sang !
Au moment suprême du chemin de la vie, ne vous trompez pas de ventre, choisissez celui qui est confortable dès le début.

Alors quelle est la première conclusion que nous pouvons tirer de tout ça ?
Et bien que d’une part, la timidité, c’est une tare réservée aux andouilles : à quoi bon se sentir mal à l’aise, puisque personne ne se soucie de notre petite personne ?
Personne ne regarde si nous sommes ici, ou n’y sommes pas, à l’intérieur, ou à l’extérieur…
Alors autant s’enlever les doigts.

Une autre question que soulève ce débat : Est-ce que dieu existe ?
Bien sur qu’il existe, seulement il a déjà pas mal de boulot, et celui de la gestion des petits égo caca est un bien triste problème qui n’est pas si urgent. Ça ne fait toujours qu’une poignée de siècles que les choses vont ainsi…

Ni les premiers, ni les derniers, ni les premiers des derniers, et vice et versa, The Light Sleepers ont pondu en 2009 cette petite merveille qu’est « We are gathering dust ».
« Nous sommes un amas de poussière », c’est à croire qu’ils ont lu cette critique avant d’enregistrer.
Quoi qu’ils en soit, pas un mot sur eux dans les soirées mondaines, pas un mot entre deux mauvaises nouvelles aux infos, dans le dictionnaire, pareil, de la bouche de la plus belle femme du monde (qui elle aussi se soucie assez peu de nous en fin de compte) après l’étreinte : pas un mot.
Et pourtant, qui se soucie de The Light Sleepers ?




Prefuse 73 - The Only She Chapters


Mise en abîme & plagiat

Ecrire une chronique de disque, ce n’est pas chose aisée, et certains le font mieux que d’autres, alors Choucroute & Cérébrale s’efforce, s’amuse, se réjouit d’en écrire en ne parlant de choses qui n’ont rien à voir avec la choucroute, en développant des débats d’une profonde intensité philosophique, qui parfois, coup de bol, recoupe avec l’album ainsi présenté (parfois non, mais ça peut être très rigolo également).

Mais le concept n’est pas nouveau, et fut plagié au début du siècle dernier par de très grands auteurs. C’est une pirouette stylistique.

Franz Kafka, dans son ouvrage "la métamorphose", narre la tragédie d'un homme (Gregor), qui se réveille un beau matin métamorphosé en punaise.
C’est toujours lui dedans, mais dehors, c’est une immense punaise maladroite qui ne peut à peine se déplacer ; il faut dire, Gregor doit aussi s’adapter à sa nouvelle corpulence.
Sa famille, composée de ses parents et de sa sœur (ils vivent tous sous le même toit), découvre avec horreur au petit matin un nouveau membre repoussant.
Mais le thème, qui pourtant occupe une place importante (en nombre de pages), n’est pas nécessairement celle de la transformation de Gregor, bien qu’il en souffre au plus profond de sa chaire.

Kafka met l’accent sur la « métamorphose » oui, mais celle de la famille de Gregor, qui finalement réagit d’une manière particulière, et qui suit (la métamorphose) l’évolution de la dégradation (on peut le dire) de Gregor.

Mais dans le fond, Kafka nous livre là un brulot sanglant contre son père avec qui il menait une relation paradoxale.

Voilà voilà, c’est dit.

Ha, et sinon Prefuse 73 revient, et l'album est... Comment dire? Ha c'est pas facile à dire!
Et bah c'est vachement bien, et surtout il y a la participation de la regretée Trish Keenan de Broadcast.

De toute façon, il y a plein de chroniques très bien faites sur l'album, et Kafka pour sa part, n'est pas moins intéressant.




dimanche 22 mai 2011

The Feelin Of Love - Dissolve Me



- Et bah tu vois Bernadette, je vais te dire un truc : aujourd'hui, je suis heureux, tu comprends? Heur - reux
- Je m'appelle pas Bernadette!
- Oui bah moi je t'appelle Bernadette parce que je trouve que tu as une gueule à t'appeler Bernadette
- Qu'est ce qu'elle a ma gueule?
- Mais... c'est une gueule de ... Bernadette, par exemple tu pourrais pas t'appeler Isabelle, c'est pas possible
- Bon d'accord t'as raison, admettons que je m'appelles Bernadette.
En réalité je m'appelle Marthe, mais enfin c'est pareil, c'est aussi con que Bernadette, alors restons en à Bernadette.
Toi je sais pas comment tu t'appelles, mais je veux pas le savoir, tout ce que je sais c'est que t'es comme les autres : un pauvre mec, complètement à coté de tes pompes, ça se voit dans tes yeux; et puis, les gens qui se prétendent heureux, moi j'y crois pas des masses, dès que j'entends le mot "bonheur", je tique
Qu'est ce que t'en sais si t'es heureux?
T'es amoureux? Elle est jolie? Elle a un beau cul?
Félicitations, aujourd'hui t'es gagnant, tant mieux pour ta gueule, mais demain? Qu'est ce qui t'attend demain?
T'en sais quelque chose?
Tiens moi par exemple, tu vois avec ma gueule de Bernadette, pour l'instant tu me considère comme une pauvre fille, comme un boudin, et dans un certain sens t'as raison, et je vaux pas bien chère, mais un autre jour, dans d'autres circonstances, il pourrait arriver n'importe quoi entre nous, 'suffirait que le hasard veuille bien donner un petit coup de pouce, et pourquoi pas je deviendrai la femme de ta vie, et si tu disais par exemple que tu te sentes un peu seul, un tantinet à l'abandon, et tout d'un coup, tu trouverais que Bernadette c'est un joli nom
- Ouais, c'est possible
- Tout d'un coup t'aurais envie que je te prennes dans mes bras, que je te consoles, que je te cache au fond de mon lit peut être?
- Peut être
- Il grince mon lit, faut pas faire attention le sommier est tout défonçé
- C'est pas grave, je dormirais n'importe où moi
- Ha, tu sais, je suis le genre de fille qui prend toute sa valeur dans le noir
- Ha, je te crois
- Et je connais tous les trucs pour empêcher un mec de dormir
- Hein...
- Hum hum...
- Ha...

Putain le mec à la clarinette, c'est pas à manchot


Youth Lagoon - July + Cannons


- Chut, elle dort
- Je la trouve bien pâle
- Je pouvais pas te le dire au téléphone parce qu'elle avait l'écouteur
- Ça va pas?
- Non ça pas, sincèrement, ça va pas, y'a quelque chose de pas normal.
Je fais tout mon maximum pour essayer de la distraire, y'a rien à faire, impossible de la faire rire, on dirait qu'elle se force à vivre, je sais pas
- Faut trouver un truc
- Hein?
- Faut trouver un truc
- Mais... je lui laisse tous mes disques, elle les écoute pas, mes livres elle les lit pas, elle a envie de rien. Tout ce qu'elle fait c'est du ménage, les carreaux, le parquet, la lessive, elle arrête pas de briquer
- Elle a toujours aimé ça...
- Il y a quand même une question que je me pose
- Quoi?
- Est ce que par hasard, elle serait pas un peu con?
- Quoi ?
- Ménage, tricot, c'est tout son programme
- C'est pas possible, c'est pas possible. Un type comme moi, je me connais, je peux pas aimer une connasse.

lundi 16 mai 2011

The Dodos - No Color




« Votre sexe n’est là que pour la dépendance : Du côté de la barbe, est la toute puissance ».
Il est pas chié Molière de dire ça ; mais à y regarder de plus près, il est vrai qu'il n’a pas tout à fait tord, et finalement ne fait autre que décrire le caractère attractif, et bien évidemment aphrodisiaquo-divin qu’est le summum de la masculinité : La Barbe.

Elle représente une marque de sagesse, de virilité, mais aussi de statut social, et sa densité cache bien des secrets...

La barbe, si elle n'y parait pas, est le premier rempart de toutes les attaques nucléaro-chimiques ou microbales, c'est un peu la muraille de Chine contre la tête de con, le bouclier de la poussière, le gilet pare-balles des petits points bleus, la couverture de survie qui combat la laideur, le par buffle des impuretés, le garde du corps de l'ennui (c'est vachement agréable de se la toucher), la cage de rétention de l'occupation régulière (il faut bien la tailler de temps en temps).

Alors laissez nous porter notre barbe !
Nous n’avons déjà plus d’icônes (depuis la mort de Coltrane, c’est un peu chiant), plus de socialistes avec un nombre de neurones supérieures à deux (allez les gars ! On utilise le système de jachère : Une neurone après l’autre, d’abord la première, puis on la laisse reposer pendant que la seconde prend le relais), plus d’espérance de vie, plus rien…

Faut il aller vivre en pleine nature pour pouvoir assumer une pilosité frivole ?
Ou faut il tout plaquer et s’improviser marin sur l’ile de Sein, et rentrer dans les bistrots en lançant un : « Comment qu’c’est ? », ce à quoi le patron , essuyant un verre à l’aide d’un torchon doit, sans parler, hocher la tête d’un « Hum » d’acquiescement ?

Notre liberté paraît encore bien loin.
Quoi qu’il en soit, aucun rapport mais, les imberbes de The Dodos sont de retour, et pis c’est cool. Ce ne sera pas l’album de l’année, mais si ce disque est au poil, bien qu’il ressemble au poil de chat prêt à ce qu’ils faisaient déjà.
Donc on va les laisser pousser.









http://kuokingsalt.bandcamp.com/

lundi 9 mai 2011

The Feelies - Here Before



Que nous dit Nietzsche à propos de l’Eternel retour ?
Et puis, qu’est ce que c’est que ça, l’Eternel retour ?
Est ce que, comme son non l’indique, les éléments reviennent à chaque cycle, indéfiniment ?

Et bien, non ! Et même que, pas du tout.

D’après les historiens en branlettologie, les prémices de l’Eternel retour se trouvent dans l’œuvre qui vous retourne les neurones d’un gamin de 18 ans en recherche de sensations fortes : « Ainsi parlait Zarathoustra » (donc de Nietzsche, hein).
Zarathoustra, qui n’était pas la moitié d’un con, fût de son vivant, un grand sage qui allait et venait pour dicter la bonne parole, dans un discours plutôt « anti-homme ».
Et donc dans le chapitre « De la vision et de l’énigme », nous suggère :
« Comment était-ce la vie ? Allons ! Recommençons encore une fois ».

La problématique que pose l’Eternel retour n’est, comme son nom ne l’indique pas, une proposition de revivre indéfiniment sa propre existence.
Mais alors attention, c’est une question fermée, un proposition binaire.
Imaginez vous au jour de votre départ pour l’au delà, et que face à Saint Pierre, vous avez le choix revivre éternellement votre vie (donc solution A), ou bien partir dans le tourbillon de la mort (solution B).
Ce n’est pas pour autant une négociation : pas de seconde chance pour vous améliorer, pas de possibilités de changer quoi que ce soit ; si vous choisissez la solution A, ce sera pour l’éternité que votre vie se répétera dans les moindre détails, de façon tout à fait identique.

Ce à quoi tout le monde répond :
-" Oui mais que en tant que spectateur?
- Oui, bah oui
- Et on en à conscience alors? Et on peut vraiment rien changer du tout?
- Non on peut pas non, et c'est pas le bureau des négociations ici, et d'ailleurs, la faucheuse non plus ne souhaite pas négocier."

Pour le Fredo, c’est sans aucun doute, que l’homme et la Femme choisiront d’être envoyés au paradis pour les européens, en enfer pour les chinois, et au purgatoire pour les américains.

Il faut avouer que la question pose problème.
Pouvons nous accepter de subir à nouveau les petits « tracas » de la vie, contre nos moments les plus délicieux ?
Car, tout revivre, du premier souvenir désagréable dans lequel une grand mère tyrannique écrase volontairement le camion de pompier préféré de l'enfant, la premier rapport avec le temps qui ne revient pas avec une date dépassée pour commander un jouet, en passant par le malaise adolescent, la "première" qui vous quitte un mois après le tout premier acte, les amis qui ont choisi de partir plutôt que prévu et que l'on enterre au Père Lachaise, les premiers paris ratés (UMP, tous des enculés), celle que l'on quitte alors qu'on l'aime toujours, voir la mort en face pendant que la voiture dérape et quitte la route, la déception sociale, attendre toujours et encore, remettre le pied à l'étrier et être déçu, encore...

Tout ça, face à la vacuité de la plage de Lostmarc'h, la folie de l'amour, une histoire à des années lumières de la réalité, de la terre...

Éternel retour, non merci.
Les moments magiques n'ont pour seule valeur que leur durée dans le temps, leur unicité.
Une seconde fois de trop ne serait pas de trop, mais sans émerveillement, sans surprise, nous passerons notre route.

Quoi qu’il en soit, le plus célèbre des nihilistes met sous le nez d’une population, une question assez délicate qui est : « elle te plait ta vie ? ».
Et en définitive, ce qu'il suppose, c'est de "choisir sa vie, comme si elle était amenée à revivre éternellement".
Presque une philosophie punk...

Et sinon, vous allez rire mais, aucun rapport avec le sujet, The Feelies reviennent.
Une vingtaine d’années après le premier disque, qui les plaçât éternellement au rang de génies, les affreux sont de retour, et c’est une bonne nouvelle.
Avec un age plus âgé, avec une maturité en plus, des textes dénonçant une posture nouvelle tout à fait assumée.
On les aimait déjà moches et mal fringués, on les aime toujours mures et grandis.

lundi 2 mai 2011

Timber Timbre - Creep On Creepin On



"Putain, mais ce qui pète trop les couilles en fait c'est que les gens consomment trop d'énergie, et du coup c'est la merde, et pis c'est toujours les mêmes qui en profite..."
Nicolas Hulot, dans son brûlot, n'a pas tout faux.
La dépendance énergétique est aujourd'hui un enjeu déterminant pour le sort de l'humanité :
Pétrole, eau, gaz, nucléaire, pétrole, électricité...
On en vient presque à avoir envie de sortir du ring.

Sans oser dire que nous serons bientôt trop nombreux pour les ressources naturelles de notre belle planète (surtout pour la Bretagne), il n'est pas nécessaire de sortir d'une grande école de commerce pour comprendre la seule loi du marché : La théorie des leviers.
Alors pour l'étudiant en commerce qui n'a pas besoin d'apprendre car il possède les bons parents, cette théorie signifie : "Si tu as la main mise sur le truc que tout le monde veut, tu fais monter les prix, m'okay?"

C'est donc dans un décor pré-apocalyptique que les prix grimpent tendrement, parce que le zozo de campagne comme le bobo de ville n'aura pas d'autres choix que de payer une addition pour laquelle il n'est pas directement responsable.
Qu'un roi Saoudien se gratte le cul, qu'un dictateur liquide son peuple, que les états unis s'en aillent en guerre, que tout le monde soit un con, et c'est l'ascension horizontale vers la hausse haussière.

Le problème n'est pas lié à la ressource comme on essaye de nous le faire croire, mais bien à la dépendance.
Balladez vous un soir dans des secteurs comme la Défense, Nanterre, Puteaux et autres villes à sièges sociaux; et voyez comme tout brille.
Toutes les enseignes, tous les bureaux, toutes les lumières illuminent des villes mortes la nuit le plus inutilement au monde.
Mais ce bel exemple se retrouve également chez l'habitant terrestre persuadé que le "tout branché" lui apporte sa dose de confort essentielle.


Et pourtant, pourtant pourtant, est-ce vraiment compliqué d'inverser la tendance?
N'existe t'il pas de solutions peu coûteuses pour réduire la facture?
Ho que si!
Il suffirait juste de faire plus attention aux appareils allumés, de faire caca dans des toilettes sèches, de rouler moins vite, faire la petite commission dans la douche, ne pas se laver les dents à l'eau courante, utiliser des ampoules à faible consommation, oublier le chauffage en hiver, allumer des bougies pour faire l'amour au lieu de la télévision, prendre des douches plus courtes en ne lavant que l’essentiel (pas l'égo, par exemple)...
On est encore loin de ces commandos d'élites qui partent la nuit soulager les pneus des 4x4, ou de ces illuminés qui éteignent les enseignes lumineuses des boutiques dans les centre villes, mais c'est un bon début.

Tout faire pour montrer que l'on peut mieux faire, et que ceux qui tirent les ficelles tout en haut revoient leur copie, (avec beaucoup de chance quand même), sans non plus jeter la pierre sur les premiers venus.
Il ne nous est pas permis de faire autrement aujourd'hui que de combattre la surconsommation, car il n'existe toujours pas d'autres énergies utilisable en masse.
Dans ce contexte, nous sommes d'ailleurs tenus de faire copains-copains avec le pétrole ou le nucléaire.
Ce dernier qui pourtant en prend tant dans les gencives, mais qui reste une énergie propre tant qu'il n'y a pas de pépins. Dans le cas d'un pépin par contre, c'est la catastrophe, mais il y a un prix à payer pour tout.
Il est par ailleurs difficile de savoir si les acteurs du nucléaire sont des gens sexy, puisque, vêtus de combinaisons de protection souvent mal taillées, pas cintrées, qui font de grosses fesses, ils semblent bien boudinés.
Alors que dans le pétrole, tout le sale boulot est fait en amont, si bien qu'en bout de chaîne, se sont des femmes absolument glamour qui vous accueillent pour vous vendre ce produit si noble.

Tout ce discours utopique est bien mignon, mais le changement ne se fera certainement pas.
En attendant, on est vernis, Timber Timbre s'améliore avec le temps, et ce nouvel album, un peu plus ouvert que le précédent, permet, sous gueule de bois monstrueuse, de se retrouver dans la scène des Incorruptibles, juste avant que sa canarde dans tous les sens, à la gare.

Cults - Abucted


Les moustiques sont des insectes « diptères ».
Quelle que soit la définition du mot « diptères », que seules les provinciales de type Poitevines connaissent (probablement par ennui), ces insectes à longues pattes, sont très certainement des envoyés du Malin.

On pourrait presque s’accorder à dire qu’ils sont de braves enculés, si nous nous lachions un peu.
Comment un être si petit, avec des membres si fragiles, et probablement aucune place pour un cerveau, peut-il autant nous les briser ?
Est-il dieu possible que cet animal possède également une âme ?

Alors bien entendu, l’avocat du diable, toujours dans les bons coups, nous dit :
« Parce que rien n'est tout noir, le moustique n'a pas que des mauvais côtés.
Avec son régime constitué de nectar, le moustique est un des agents de la pollinisation des plantes comme le sont l'abeille et le papillon.
De plus, les larves de moustiques sont une source d'alimentation pour certains poissons notamment les gouramis et les combattants (Betta splendens) qui les apprécient particulièrement.
Une fois adultes, ils sont également consommés par divers animaux insectivores tels les oiseaux, les batraciens, les chauves-souris... »

Ho whaaaaa, alors oui, c’est un juste retour des choses :
Supporter le minable bourdonnement (en comparaison aux guêpes, ils passent pour des lopettes) pendant des heures, se gratter sur les avants bras parce qu’ils ont été oublié à l’extérieur de la couverture, ainsi que les mains, que ce culicidé n’épargne pas non plus.
Les mains ! Les Mains bordel !
Est-ce une jouissance ultime que le moustique trouve en retour pour piquer ses victimes aux mains?
Il n’y a presque pas de sang
!

Il nous est permis de penser que cette armée du crime nocturne possède bien une âme, puisque quand bien même tous vos membres jusqu’à la tête sont à l’abris, quand bien même vous portez un t-shirt (ou petit short blanc pour dormir, parce que c’est nettement plus sexy), ils trouveront la partie du corps que vous ne soupçonniez même pas.
Et tout ça pour dire, parce que ce débat a bien un but, que ces attaques du moustique qui vous empêchent de dormir, ça vous amène à vous poser des questions cruciales : Est ce que Dieu existe?
Parce que, ok les guerres, ok la famine, ok le nucléaire, ok les rumeurs sur Ben Laden (d'ailleurs, si on pouvait arrêter cinq minutes de nous prendre pour des cons), mais franchement,
s'assoupir tendrement, et entendre l'escadron de la mort se jeter à corps (de moustique) perdu sur une peau ferme et douce, NON!

Et encore, le moustique français reste bien plus sympathique que son alter égo « evil » :
Le Moustique Tigre.
En effet, l’Aedes albopictus (c'est son nom de scène), est une petite teigne qui, comme toutes les petites teignes, vient d’Asie.
Heureusement, cet enfant de salaud s'en prend principalement aux Italiens, qui ne sont que des voleurs, ou bien les méridionaux, qui eux ne sont que des menteurs, donc, justice est faite.

Bref, Cults est un de ces nouveaux groupe qui ne manque pas de piquant (huhuhu).
Il fait suite à cette génération de duo rock aussi nombreux qu'il existe de variétés de moustiques (3000 espèces à travers le monde, hors planètes reptiliennes), et qui n'est pas nécessairement mieux qu'un autre, et qui profite d'un sacré buzz comme tous ses prédécesseurs, et que le buzz va bientôt se tarir et se faner pour laisser place à un autre groupe, qui aura une chanteuse gaulée, comme les autres...
Mais qu'importe, de temps à autre, un morceau "non cérébral", ça se mange sans faim.