lundi 7 mai 2012

Oxia - Tides Of Mind




"C’était la fin elle le savait. L’odeur du café, du saucisson, des sandwichs au fromage, de sa sueur, de tous ces corps qui s’étaient arrêtés là un moment, s’était agglutinée et assaillait ses narines. Elle palpitait d’impatience malgré l’inquiétude qui la gagnait. Enfin ! Elle allait pouvoir se reposer, retrouver un rapport plus immédiat aux choses, peut-être. Elle n’en était pas sûre, elle se connaissait trop bien... Elle savait qu’elle arriverait à Strasbourg avec une nouvelle idée en tête, et qu’elle voudrait absolument la tester. C’était ça sa vie. Elle ne pouvait pas faire autrement, elle avait toujours eu besoin de questionner tout ce qui l’entourait. La lumière tombait doucement sur la table et révélaient ses doigts fins, presque anguleux, qui tapaient sur le clavier, à mesure qu’elle réfléchissait. Les verres en plastique recouvraient son bureau, des prospectus, des revues, et un roman tout écorné de Anna Gavalda, où on pouvait encore déchiffrer le titre : Ensemble, c’est toutDes gobelets vides et du mauvais café, voilà ce qu’elle accumulait depuis qu’elle avait commencé à écrire ! Elle soupira : “c’est vraiment éreintant...” Mais elle aimait se sentir bousculée, elle aimait s’éloigner des sentiers battus et ne plus savoir comment fonctionner. Elle s’arrêta un instant et regarda par la fenêtre. Il n’y avait presque plus de différence entre son œil, l’écran de son ordinateur et cette ouverture, qui donnait sur la rue. Elle n’aurait pas pu dire si ce qu’elle voyait était bien la production de son propre regard, où bien le produit des différents cadres qu’elle s’était fabriquées. Tout ce qu’elle savait, et sentait, c’est qu’elle avait besoin d’un peu plus d’obscurité, la lumière avait fini par l’attaquer et elle n’arrivait plus à écrire."

Vous allez dire : "quel lien y a t'il entre un texte de Judith Deschamps et le nouvel album de Oxia?

Et bien déjà, le début de réponse pourrait ressembler à celle d'un président sortant lors d'un débat télévisé :
"ce que vous dites est tout à fait faux, la question est mal posée, non chiffrée, et parfaitement incomplète", car il n'y a pas un mais plusieurs liens entre le texte et le disque.
Et finalement, tout les éléments les lient : la sincérité, l'humanité, cette sensibilité dans laquelle on souhaite se retrouver, s'assumer.
Oui peuple français, c'est de la beauté qui nous fait face tant sur la papier (pour le texte), que sur un un cercle avec les couleurs de l'arc en ciel (gros regret qu'il ne soit pas disponible en vinyle).

Quoi qu'il en soit, pour son retour en grande pompe, Oxia signe sur le label electro le plus excitant du pays votant : In Finé, à qui on doit entre autre l'incroyable "In D", de Arandel.

Olivier Raymond de son vrai nom, est considéré comme un des pionniers, un des piliers, un des génies de la musique électronique et en France, et ses compositions sont là pour démontrer à quel point Olivier connait son métier dans les moindres recoins.
Car l'album oscille entre tubes à écouter en boucle (Harmonie), et morceaux plus "house club", ou bien titres easy listening presque enfantins, tel pourrait l'être certaines phrases du texte de Judith Deschamps.

Nous sommes donc en présence d'artistes qui se font rares, mais qui savent nous toucher, quoi qu'ils fassent.

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