lundi 5 septembre 2011

Grandaddy - The Software Slump (Deluxe)


"Holala c'est la crise".
Cette expression vieille comme le monde commence à devenir fort de café, tant elle est utilisée sans les connaissances adéquates en économie.

Parce que c'est (re?) la crise ok, mais pourquoi?
À cause de la dette des états? Ou bien des salauds de grecs qui ne payent pas leurs impôts? À cause des places boursières qui dévaluent ou surévaluent les produits?

Il est important à ce stade du débat d'expliquer ce qu'est l'économie, comment monter l'économie, et bien sur, comment tout foutre en l'air.
Et pour illustrer le propos, laissez vous donc emporter par cet exemple:

C'est par une belle matinée que vous traversez les allées alléchantes d'un petit marché de province quand tout à coup une envie d'omelette vous prend et ne vous lâche plus.
Vous allez voir le marchand et lui achetez deux boîtes d'œufs.
Vous rentrez chez vous, faites fondre une noix de beurre, cassez les œufs, vous les battez énergiquement (arrêtez dès qu’ils moussent).
Mélangez les champignons finement coupés, laissez mijoter, et à l'heure du déjeuner toute la famille est conquise : c'est un succès, la huitième merveille du monde, l'omelette aux champignons ne laisse personne indifférent.

Tellement tendre que vos enfants en parlent à l'école, votre famille toute entière loue les bienfaits de la protéine contenue dans le jaune d'œuf (pas le blanc, qui est lui réservé aux cholestéroliques), et la recette parcours le pays béni des dieux à la gloire des éleveurs.

Pas besoin de sortir de l'école de commerce d'Angers pour comprendre que les choses prennent de l'importance, que fournisseurs, fabriquants, éleveurs commencent à voir leurs profits augmenter autant que la demande.

Que font ils alors? Car leur structures respectives ne suffisent plus et il faut investir, recruter, voir encore plus grand.
C'est ainsi que rentrent dans la boucle d'autres acteurs, d'autres métiers, pour construire, fabriquer, transformer, réparer.
Petite main d'œuvre et patrons travaillent mains dans un bonheur sans faille.

Ceci est donc la croissance.
Mais imaginons une seconde que tout ce beau monde qui consomme cause finalement quelques problèmes de santé à la planète, par exemple les emballages riches en matières polluantes dégradent la couche d'ozone.
Et imaginons ensuite qu'une autorité décide que le problème est grave et que la solution est de ne plus fabriquer d'emballages en grande quantité mais plutôt que le consommateur ramène lui même ses boîtes aux marchands pour chaque nouvel achat.

Que se passe t'il?
Les fabricants de cartons s'écroulent, les fabricants d'infrastructures pour fabricants de cartons s'écroulent, les fournisseurs de fabricants d'infrastructures pour fabricants de cartons s'écroulent, le chômage se faufile par des manières florantines.

Bref, c’est la merde.

Et ça l’a toujours été, et la crise n’est qu’une réédition de la précédente.
En parlant de réédition, c’est le Software Slump de Grandaddy qui est réédité, et c’est un double disque doré sur tranche qui nous est offert par les grands pères.
Groupe phare des années 90, inévitable, ce retour permet de ne pas oublier ce standard du genre Lo-fi (comme si c’était possible), et de découvrir une poigné d’inédits (dont quelques vrai pépites) à l’image du groupe : puissant, intelligent, touchant, et tellement humain.

C'est fort de café

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